Hyblab Rennes 2017 : #NousAussi
Cette année encore, je suis retourné à l’évènement Hyblab de Rennes, organisé par le cluster nantais Ouest MediaLab, sur une période fin-novembre/début décembre 2017 (pour 4 jours cette fois ci.)
L’année dernière, nous avons travaillés sur les récits interactifs avec un jeu s’intitulant “Derrière la porte”, qui traitait des violences conjugales invisibles.
Cette fois ci, l’exercice était sur le datajournalisme et les datavisualisations, à partir d’un jeu de données, apporté par les chef.fes de projets.
Mon projet à la base était de réalisé une cartographie, à partir de chiffres récoltés durant mes recherches universitaires (ou d’études que j’utilise dans mes recherches, comme l’étude CAPACITY), et en espérant qu’on puisse trouver des façons d’automatiser des extractions de données, avec des outils gratuits (parce qu’on est pas obligé d’avoir plein de sous pour pouvoir faire tout cela). Cette cartographie devait essayer de voir s’il y avait des liens possibles entre certaines grandes affaires (politiques, juridiques, scandales, etc) et les augmentations de plaintes. Avec le mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc cela nous permettait de s’inscrire dans l’actualité et d’observer un phénomène “à chaud”.
Nous avons alors pu trouvés des chiffres sur les dépôts de plainte par période pour commencer le travail.
Les objectifs pédagogiques de cette année étaient globalement les même que ceux de l’année dernière : identifier ses compétences, réussir à les expliquer un peu à ses collègues du Hyblab, travailler tou.te.s ensemble et réussir à communiquer même si on vient d’univers différents, …
Je voulais également qu’on trouve des données ensemble, trouver des corrélations, voir quelles hypothèses nous pouvions en faire. Pour apprendre, il faut aussi “faire”, donc je voulais en profiter pour qu’on mène un peu l’enquête tous ensemble.
Cependant, mes chiffres provenants de la thèse n’ont cependant pas été utilisés du tout (un de mes regrets), pour des raisons que je n’ai toujours pas vraiment identifié, et une partie de l’équipe pédagogique a conseillée aux étudiant.e.s de partir sur autre chose, tout en racontant davantage une histoire, comme ce qui avait pu être fait l’année dernière.
Ça a donné le projet #NOUSAUSSI, à partir d’un témoignage récolté durant le Hyblab.
Nous avons gagnés le prix spécial de la narration et le projet a également pu être visible sur le fil d’actualité de Libération.
Ce qui était intéressant c’est que la question du genre (et le féminisme) était beaucoup plus présent cette année que l’année dernière. Il y avait d’ailleurs le groupe d‘intérêt scientifique M@rsouin qui était présent pour un projet autour de la très intéressante étude CAPACITY (dont j’ai parlé plus haut) et qui s’était posé la question des pratiques numériques en fonction du genre. Ou encore un projet réalisé sur Wikipédia, avec une idée et un design très simple, efficace et malin (ils ont gagnés le prix de l’originalité, amplement mérité !)
Cependant, je me pose toujours la question de comment, dans quelle mesure, l’utilisation final des projets ne les orientent-ils pas. Parle t-on féminisme parce que c’est un sujet qui a le vent en poupe ? Est-ce qu’on nous demande du faire du storry-telling seulement pour être plus accessible au lecteur ou plus “catchy” ?
J’ai également l’impression qu’il y a toujours des dissonances entre recherches universitaires et journalisme, mais qu’il reste nécessaire d’essayer de se comprendre et de collaborer ensemble.